Hello :))

Comment ça va aujourd’hui?

Dimanche dernier, j’ai participé à mon premier évènement Ironman : le 70.3 de Nice. Une journée épique, et pleine d’émotions. Cela faisait bien longtemps que je m’y étais inscrite. Avant que je cours mon premier marathon en fait. C’est vous dire !

Pourtant, avant de te raconter cette journée, riche en rebondissements, laissez-moi d’abord vous parler (vite fait, je vous rassure) de mon rapport avec l’Ironman, le triathlon et plus particulièrement avec l’Ironman de Nice.

Cette course mythique a investi la Prom’ en 2005. Elle a remplacé le Triathlon International de Nice. Et depuis tout ce temps, elle ravie triathlètes et spectateurs avides d’exploits. « Anything is possible » comme ils disent.

Depuis le lancement de cette course donc, j’entendais parler de personnes, quelque fois de mon entourage qui l’avaient faite. Une fois, deux fois. Beaucoup d’hommes. Très peu de femmes. Cela me faisait rêver, mais de loin hein ?! Et oui, moi en 2005, je suis en 6ème, je fais encore du poney et je suis fan de Linkin Park.

En 2011, je commence à courir, je m’y intéresse. Je m’abonne alors à un magazine extra: Runners World. Parmi leurs nombreux articles, il y avaient des paroles de triathlètes. Et j’ai repensé à l’Ironman de Nice. Mais…moi, qui ne courrais que 10-15 km par jour, comment dire…c’était pas très réaliste de penser à  se mettre au triple effort… En fait…Non, je ne m’en pensais vraiment pas capable. Le triathlon, c’était clairement pour les autres. Pour les sportifs chevronnés, pour l’élite et pas pour une petite quiche comme moi qui faisait 53 minutes au 10 km.

J’ai fait mon petit bonhomme de chemin et lorsque j’ai repris sérieusement la course à pieds en 2017, j’ai re-songé au triathlon. J’ai décidé d’arrêter d’avoir peur… J’ai décidé d’oser : Pourquoi pas moi ? Cela dit l’Ironman avec mon niveau, ça restait quand même un peu…comment dire? Encore un peu ambitieux. C’est là que j’ai pensé au format 70.3 (la moitié d’un Ironman). Un défi qui n’en restait pas moins fou mais on va dire un peu plus…accessible. Comme un fait exprès, en regardant par hasard sur le site d’Ironman, j’ai vu qu’en 2018, pour la première fois, il y aurait un format 70.3 à Nice. Siège des futurs championnats du monde en 2019.

Pour moi c’était un signe. Je n’avais jamais fait de triathlon. Aucune course. Je n’arrivais même pas à faire 50m en crawl sans me noyer. Jamais de nage en mer, pas de combi,  je tombais encore à l’arrêt avec mes pédales auto et je n’étais pas encore marathonienne…Qu’est-ce que j’attendais ?! On se le demande ?! J’ai cliqué !!

Je suis toutefois restée réaliste, et je me suis inscrite dans la foulée à deux triathlons M… Pour me préparer mais aussi pour me rassurer. Notamment sur les transitions qui m’angoissaient encore plus que tout le reste.

Après mon marathon, j’ai pris confiance en moi. J’ai continué à m’entrainer. Et au fur et à mesure des séances, je prenais conscience que oui, j’allais me présenter sur cette ligne de départ. Oui, j’allais le faire. Je ne ferais peut-être pas le meilleur temps du siècle, mais oui, je serais là ce 16 septembre 2018…

Alors ? Prêt(e) pour attaquer le récit de cette inoubliable journée ?!

1- INTÉRIEUR- NUIT-MAISON DE CÉLIA

 2h40h du matin. Mon réveil sonne. J’en suis presque ravie. Voilà une heure que je tourne dans mon lit. Les yeux grands ouverts, je balise. Je stresse. On y est : le jour J du 70.3. Pourtant, je n’ai pas même pas à m’en faire pour mes affaires: J’ai tout préparé la veille… Tout a été déposé dans la zone de transition : Mon sac de bike, de run….J’ai fait une petite checklist que j’ai vérifié 12000000 fois, et j’ai également déposé mon vélo … Je n’ai même pas fait de catastrophes en le déposant (genre faire tomber tous les autres vélos)… En plus ma petite Mamoun’ m’a fait LA coiffure pour ne pas que ma tignasse me gêne tout au long de la course. Ça ne pouvait qu’aller. Alors pourquoi se lever si tôt ?! Allons donc !!  Pour le fameux rituel de course !!  Celui dont je t’ai parlé dans mon premier article. Ni une ni deux, je m’y colle. Deux cafés et un litre de smoothie banane-dattes-mûres, et me voilà parée…Il ne me reste plus qu’à attendre que mon mélange opère. Si tu vois ce que je veux dire…

2-INTÉRIEUR-NUIT-VOITURE CÉLIA & CIE

4h45. C’est l’heure du départ. Nous avons décidé de partir suffisamment tôt pour que j’arrive à temps dans le parc à vélo. Sur le programme, il est stipulé que le parc à vélo ouvre à 5h30 et ferme à 6h30. Bon j’avoue que lorsque j’ai déposé mon vélo, en grande flippée, j’avais déjà déposé mes bidons de ravito et regonflé mes pneus… Chose qui m’a d’ailleurs angoissée une bonne partie de la soirée après avoir lu un article disant qu’il valait mieux les DÉGONFLER dans le parc la veille et les regonfler le matin… Et si jamais je crevais… Je ne préfère pas y penser… Pour me rassurer, je lance ma playlist motivation spéciale course et qui s’ouvre avec un « allumez le feu » des familles et qui a le don d’agacer mes parents. Le temps semble au beau fixe. Il fait encore nuit, mais pour le moment pas de vent, pas de pluie… Pourvu que ça dure.

2-INTÉRIEUR-NUIT-VOITURE CÉLIA & CIE

4h45. C’est l’heure du départ. Nous avons décidé de partir suffisamment tôt pour que j’arrive à temps dans le parc à vélo. Sur le programme, il est stipulé que le parc à vélo ouvre à 5h30 et ferme à 6h30. Bon j’avoue que lorsque j’ai déposé mon vélo, en grande flippée, j’avais déjà déposé mes bidons de ravito et regonflé mes pneus… Chose qui m’a d’ailleurs angoissée une bonne partie de la soirée après avoir lu un article disant qu’il valait mieux les DÉGONFLER dans le parc la veille et les regonfler le matin… Et si jamais je crevais… Je ne préfère pas y penser… Pour me rassurer, je lance ma playlist motivation spéciale course et qui s’ouvre avec un « allumez le feu » des familles et qui a le don d’agacer mes parents. Le temps semble au beau fixe. Il fait encore nuit, mais pour le moment pas de vent, pas de pluie… Pourvu que ça dure.

3-EXTÉRIEUR-NUIT- PARC à VÉLO

Nous arrivons devant la zone athlète. Mes parents ne peuvent pas entrer dans le parc à vélo. Je saisis mes affaires, mon sac street gear, ma pompe à vélo et c’est parti. Je me rends à mon vélo. Bizarrement, je ne galère pas du tout à le retrouver. Je regonfle mes pneus qui, en une nuit ont bien eu le temps de dégonfler. J’observe les triathlètes autour de moi. Certains ont oublié leurs lunettes, leurs bidons… d’autres ont l’air totalement sereins. ça se voit qu’ils savent ce qu’ils font. Qu’ils maîtrisent. Mon portable sonne. Mes parents sont de l’autre côté de la grille. Je leur souris et les informe que tout va bien. Je m’apprête à quitter la zone de transition pour me rapprocher de la plage. Juste avant de sortir, je vois que tout le monde met sa combi. Je ne cherche pas à comprendre et j’imite. Mes affaires déposées, je cherche à rejoindre mes parents. Mais je ne peux pas. Je dois aller directement sur la plage. Dans le sas de départ.

4- EXTÉRIEUR- JOUR-PLAGE DU CENTENAIRE

Une fois sur la plage, le speaker annonce le début de l’échauffement. Je vais à l’eau timidement. Le jour se lève.  Il doit être 6h45. Je fais quelques longueurs en brasse. Sur le dos… limite en planche. J’en profite pour réchauffer ma combi avec un petit pipi.  Je ne veux pas aller trop loin. J’ai peur de me griller, d’être en retard…Autour de moi, ça brasse, ça crawl…Le speaker n’arrête pas de nous dire que cette course c’est notre moment, qu’on s’est tous entrainé très dur pour être là aujourd’hui… Moi, je me sens comme une touriste. C’est vrai, voilà 2 mois que je n’ai pas nagé, je n’ai fait que 3 sorties vélo longues (dont une seule ayant dépassé les 100km) et j’ai repris un entrainement de course à pieds régulier uniquement depuis 15 jours… A 7h, nous sortons de l’eau.  Les pros prennent le départ. 7h02, c’est le tour des  femmes pros. La pression monte. Je me suis placée dans le sas 45-50 min. J’ai peur de me faire nager dessus. Le départ est donné. Les vagues avancent. Lentement… Trop lentement. Je commence à me refroidir et le stress n’en devient que plus insupportable. Sur ma droite, je crois reconnaitre Amir (le chanteur hein?!) Le speaker confirme que oui, c’est bien lui.  Je pourrais au moins me vanter d’avoir vu Amir avec un bonnet vert et des lunettes de piscine. Ah ah !! Le premier arrive déjà que je ne suis pas encore partie. Il est maintenant presque 8h. ça y est, c’est à moi… Je m’avance… BIPBIPBIP!!! Je m’élance vers l’eau. Je suis tellement pressée que je me précipite un peu trop. Je fais limite un plat et comme j’ai encore pied, je dois gratter le sol pour me relancer. Enfin, c’est parti.

5-EXTÉRIEUR-JOUR-NATATION

J’ai bien pensé à démarrer ma montre. Je commence à crawler. Le stress raidit mes membres et mon mouvement est incertain, un peu brusque. Mes lunettes ne cessent de se remplir d’eau. ça pique !! Je me demande comment je vais tenir 1900m avec du sel plein les yeux. Heureusement pour moi, la mer est vaste et grâce au rolling start, les autres triathlètes ne se sont pas encore ligués contre moi. Plus j’avance, plus je commence à me détendre et mon mouvement devient plus fluide. Mes lunettes restent davantage en place. Je commence à apprécier l’épreuve. De temps à autres, je m’arrête, je fais un mouvement de brasse pour bien m’orienter. Ce serait vraiment trop bête de passer à côté d’une bouée. Le parcours est en forme de U inversé. Si le début de la course se déroule plutôt bien malgré mes incidents techniques, la seconde devient plus compliquée au moment où je rejoins le gros des triathlètes. Certains ont un mouvement de brasse tellement chelou que dès que je respire, c’est comme s’ils essayaient de me couler. Je sens également qu’on m’attrape les pieds, comme pour me passer dessus. Pour couronner le tout, au demi-tour, la houle se lève  et je dois redoubler de vigilance quant à ma cadence de respiration. Je décide de m’arrêter. Je laisse filer ces types qui apparemment ne sont pas du tout disposés à me laisser devant. Je me relance. Je me mets en mode guerrière. Si pendant la natation, je ne nage jamais avec les jambes pour ne pas les fatiguer, si quelqu’un m’attrape les pieds, je ne me prive pas d’ un mouvement frénétique de brasse pour faire des bulles et éloigner ces piranhas. Enfin, j’entends à nouveau la musique, la voix du speaker… Je sors de l’eau et je cours…Je suis à fond! J’enlève mon bonnet, mes lunettes, la première manche de ma combi, il ne me reste qu’un bras… Et là… DAMNED, je lâche ma montre. Je fais demi-tour pour la récupérer. Ouf ! Plus de peur que de mal, je trottine vers la zone de transition. J’ai bouclé cette natation en 46 min et étrangement je me trouve encore plutôt alerte. Pas comme au dernier triathlon où je sentais une migraine pointer…

6-EXTÉRIEUR-JOUR-TRANSITION  1

J’arrive au niveau de mes sacs. Comme pour mon vélo, je ne galère pas trop à les trouver. Je termine de retirer la manche récalcitrante de ma combi. Je prends mon sac de bike. J’entends des bénévoles qui crient :  » c’est le bleu, c’est le bleu !! » Ouf, je ne me suis pas trompée. Je vide mon sac à côté de la chaise. Je sors ma serviette et je m’essuie les jambes. Je commence par enfiler mes manchons de compression. Pour les triathlons M je me suis abstenue de les mettre, mais sur le 70.3, c’était hors de question de les laisser dans le sac. J’enfile mes chaussures, mon casque, mon dossard… bref, tout le matos et je range soigneusement mes affaires de natation dans ce fameux sac bleu et je cours vers mon vélo… Je galère un peu avec mes chaussures auto… Je vois mes parents qui m’encouragent. Cela me donne de la force. Je suis tellement fière qu’ils soient là et de faire ce challenge devant eux. J’arrive enfin vers la ligne de départ du bike. Je grimpe tranquillement dessus et c’est parti pour 90 km…. Heureusement que j’avais repéré le parcours, le mardi précédent…

 

7-EXTÉRIEUR-JOUR-VÉLO (90km)

Je fonce sur la Prom. Je suis aux anges : La route a été coupée à la circulation, du coup, pas de voiture qui te rase ou de sales odeurs de pots d’ échappement. Je n’envoie pas la sauce tout de suite. J’échauffe tranquillement les jambes. Je sais que le vélo est clairement mon point faible. Je me rapproche de St-Laurent du Var… On arrive au premier obstacle : la côte des Pugets. Pas forcément très longue mais assez pentue. Je suis contente : mes jambes répondent. Je grimpe sans trop de difficulté et sans me mettre en danseuse. Je double des gens. Bof, je n’y accorde pas trop importance. De toute manière, je sais qu’ils vont me rattraper sur le plat ou en descente…. mais… je suis quand même contente ;))

ça ne loupe pas: dès qu’on revient sur le plat, plusieurs bolides me doublent. Des triathlètes ultra secs avec des casques aéro, des supers prolongateurs et tout le tintouin… Une arbitre passe et lance : « 12 m entre vous s’il vous plaît ! »

Whaaaaaat ? Mais je suis seulement à 20km/h sur du plat et certainement la meuf la plus lente du peloton et tu me demandes encore de ralentir ?!! Évidemment je ne lui ai pas dit ça… J’ai gentillement freiné, j’avais bien trop peur qu’elle me sorte un carton. On arrive à la principale difficulté de la journée : le Col de Vence. Pendant mes entrainements, je l’avais déjà grimpé 4-5 fois et A CHAQUE FOIS au même endroit (en fait au passage des 7%) j’étais en galère. Je me retrouvais en panique et je me disais « non mais là je vais jamais tenir ». Et bien curieusement pas cette fois: En passant devant « les Poneys Vençois », l’endroit où j’avais juste envie de mourir tellement mes jambes me brûlaient, mes gambettes répondent. Je grimpe, grimpe. Je lance même des accélérations en pleine montée. Je ne me mets pas en danseuse et je crois même entendre un type que je viens de doubler dire « mais qu’est-ce qui s’est passé ? ». J’arrive à Coursegoules, mes parents sont là et crient mon nom. Je suis boostée au max ! J’appuie sur les pédales. Il ne reste que de la descente. En petite flippette : j’appuie légèrement sur les freins. On me double. Ce n’est pas grave, je suis déjà tellement contente de moi ! Peu à peu mes angoisses disparaissent. Je ne vais pas crever. Il me reste 20 km. La Prom est en ligne de mire. Un gars me double et m’encourage. J’aperçois les premiers coureurs en pleine souffrance sur leur semi. Mais je n’y pense pas. Je suis tellement bien sur mon vélo. Pour une fois, je n’ai pas envie de descendre. Enfin l’arrivée vélo. Je mets pieds à terre et je cours vers la zone de transition. Je n’ai plus ni aucune crainte ni aucun doute, … Je vais être finisher de cette première édition de l’Ironman 70.3 de Nice. 3h56 de vélo.

 

8-EXTÉRIEUR-JOUR-TRANSITION 2

Idem que pour la T1, je pose mon vélo et je cours vers mes sacs. J’enlève mes affaires de vélo et je chausse mes baskets, ma visière. J’avale une petite flasque de smoothie pour me redonner un peu de sucre tout de même et c’est reparti. Je suis tellement à fond que j’en oublie presque de retourner mon dossard. Heureusement qu’un gentil bénévole me le stipule. Allez courage, Célicette ! C’est la dernière partie de la course..

9-EXTÉRIEUR-JOUR-CAP (SEMI MARATHON: 21.097 KM)

Je pars comme un bolide. Je sais que ça y est, maintenant, je ne peux plus crever. Maintenant, je n’ai qu’à me gérer moi. Des semis, j’en ai fait des dizaines. Je me connais sur cette distance. Les jambes vont bien. La sensation de ne pas avancer alors que je suis à fond les ballons est bien là.  Je suis à 15-16 km/h. Je me force à ralentir et c’est là que je la sens. Cette douleur dans le ventre. Comme d’horribles crampes. Ou plutôt comme si j’avais fait des abdos depuis 10 jours sans m’arrêter. J’arrive au premier ravitaillement. J’ai à peine fait 2km. Je suis dégoutée. Mes jambes vont bien, elles ne demandent qu’à avancer. Mon souffle tient. Mon cœur ne bat pas si vite. Mais mes entrailles m’intiment l’ordre de ralentir. Je repasse à 11km. Je continue. Bientôt j’aperçois le ravitaillement suivant. C’est ce qui va me tenir toute la course. De ravito en ravito, je cours en attendant le prochain. Sur Ironman, c’est complètement fou. Il y a des sortes de douches à chaque ravito. Je ne souffre pas trop de la chaleur. Le premier tour finit par passer. Au moment de récupérer le chouchou, je vois mes parents. Ma mère me demande comment ça va. Je lui tape dans la main et lui répond que mon estomac est comme une machine à laver. La musique me redonne du courage. Plus qu’un tour et c’est dans la poche !  Je repars de plus belle. Mes jambes tiennent toujours. Mais à mesure que je m’éloigne vers l’aéroport, les odeurs de poiscailles, de mayonnaise et d’autres fritures se font de plus en plus persistantes. J’ai envie de vomir. Devant moi, plusieurs personnes marchent. Je ne veux pas. Je ne veux pas. Je ralentis beaucoup. Me voilà à 10.2. Enfin j’arrive au demi-tour. Plus qu’une dernière ligne droite et ce sera fini. J’entends un homme vomir dernière moi. Au ravito suivant, je me demande même si je ne vais pas tester la Ste Yorre histoire de me remettre l’estomac à l’endroit. Je me ravise. J’ai bien trop peur que le choc m’arrête pour de bon. 9.6. J’y suis presque. Je vois le Negresco, j’entends le speaker. Mes parents sont là. Ils me disent que ça y est j’ai réussi. Enfin je remonte la ligne d’arrivée. Je n’entends même plus les speakers. Je ne sais même pas quel temps j’ai fait. J’AI FINI !!!

Aussitôt, je vais récupérer ma médaille. Elle est tellement belle aux couleurs de la Prom. Mes parents m’ont rejointe de l’autre côté de la grille. Nous pleurons tous ensemble. Je l’ai fait !!

Mes jambes ont tenu, je n’ai aucune douleur. Je me déplace même plutôt bien. En revanche, j’ai atrocement envie de vomir. Je passe vite faire  graver ma médaille et il ne me tarde qu’une chose : sortir, retrouver mes parents et rentrer chez moi.

10-EXTÉRIEUR- JOUR J- POST RACE

Commence alors un long parcours du combattant. Je récupère d’abord mon sac de street gear avec ma pompe à vélo puis mes sacs de transitions. Je suffoque au soleil. Je récupère mon vélo et je me place dans la queue pour sortir. Sachant que j’étais au tout début du parc je dois remonter de la ligne 10 à la ligne 56. Je claudique comme je peux, chargée comme une mule. Mes parents veulent m’aider. Ils récupèrent la pompe à vélo, mais une triathlète me dit qu’ils vérifient les sacs à la sortie. Je dois donc prendre mon mal en patience. Je suis à deux doigts de me sentir mal, mais la file remonte doucement. 1h plus tard, c’est enfin mon tour. Le bénévole vérifie que je repars bien avec toutes mes affaires, et que je n’ai pas volé de vélo. Je rends la puce. Il me donne le bracelet de celle-ci. Je remonte à nouveau tout le parc à vélo pour sortir et je retrouve mes parents. J’ai l’impression d’avoir une gueule de bois épouvantable. Mes parents prennent toutes mes affaires ainsi que mon vélo et nous nous redirigeons vers la voiture. Une fois à l’intérieur. Je m’endors quasi immédiatement. C’est parti pour la récup’. Phase que je ne dois surtout pas négliger puisque je raccroche déjà un nouveau dossard ce dimanche. Un trail de 36 km avec 1400m de D+. Quand on aime, on ne compte pas.

C’est ainsi que s’est terminé cette journée du 16 septembre 2018. 7h01 d’effort. Des paillettes pleins les yeux. Pas mal de souffrances mais surtout, du bonheur, une immense joie de réussir à aller là où je n’imaginais pas. Faire une course que je croyais réservée aux meilleurs. Faire une course symbolique, dans ma région. Cette magnifique région qui a vu mes débuts en course à pieds, en triathlon, en trail et où je commence à « presque » dépasser mes rêves. Je remercie tous mes proches, amis, famille qui m’ont suivi sur le tracker, qui m’ont encouragé, qui ont vibré avec moi. Parce que cette course, ce n’était pas que la mienne. ça a été un partage de fou, des émotions très fortes et beaucoup de souvenirs pour nous tous.

Le mot de la fin ? Croire en soi et en ses rêves, quels qu’ils soient !! Nous sommes tous capables de grandes choses et il n’appartient qu’à nous de dévoiler notre potentiel. Le sport est beau, le sport est pur, le sport est puissant. Il nous oblige à nous mettre à nu, à dévoiler ce qu’on voudrait cacher.  Parce qu’on ne peut pas tricher avec soi-même. En tout cas, ces moments, moi je m’en souviendrai toute ma vie.

 

À très vite !!!

Célia D.